Le Moyen-Orient impacté par la violence et la crise sanitaire : solution possible ?
Dans le cadre de la préparation des délégué.e.s à la conférence proprement dite, qui commence officiellement vendredi 2 octobre, les organisateurs du MUNUCCLE 20 2.0 ont prévu des rencontres en ligne entre des experts et les délégué.e.s de chaque commission. Pour le Conseil de sécurité, et avant de recevoir le lendemain l’historien du monde arabe Jean-Pierre Filiu, mardi 29 septembre nous avons eu le plaisir d’entendre Myriam Benraad, politologue spécialiste du Moyen Orient. Grâce à cela, nous avons pu comprendre un peu mieux la situation au Moyen Orient, ce qui devrait aider les délégués à bien se préparer pour leurs débats sur ce sujet.
Le Moyen Orient a connu beaucoup de guerres et de chaos ces deux dernières décennies, ce qui l’a rendu très instable politiquement et socialement. Mais quelles sont les causes exactes de ces problèmes ?
Au Moyen Orient, un régime de colère
La violence n’était pas toujours présente au Moyen Orient, mais s’est beaucoup développée depuis le début du XXIe siècle avec la guerre en Irak qui a débuté en 2003 lorsque les Etats-Unis ont envahi l’Irak en mars 2003, parce qu’ils voulaient empêcher Saddam Hussein et ses alliés de se procurer des « armes de destruction massive ». Le dictateur irakien était de ce fait perçu comme dangereux et même accusé d’avoir organisé en partie les attaques du 11 septembre 2001, ce qui était totalement faux.
Cette invasion a nourri les attaques terroristes, au Moyen Orient comme ailleurs dans le monde, comme celles d’Al Qaida ou de Daesh qui ont bénéficié du soutien d’une frange de la population de ces régions. « Le Moyen Orient est un lieu de haute violence politique, et c’est une continuité » décrit Myriam Benraad, spécialiste du sujet et professeur de relations internationales. Madame Benraad nous a présenté plus en détail la situation et nous a expliqué ses impacts lors de la réunion cet après-midi.
Aussi, les inégalités sociales sont de plus en plus creusées, et les rancœurs sociétales qui viennent avec sont fortement amplifiées. Par exemple, les gouvernements qui sont riches grâce au pétrole, sont très corrompus et n’agissent quasiment jamais en faveur de leur peuple.
Tout cela aboutit donc finalement à une haine contre l’Etat et les pouvoirs qui interviennent de l’extérieur, mais aussi une violence extrême où la moralité est absurde. « Il y a eu une explosion de violence dans les dernières décennies » constate Myriam Benraad.
Une mondialisation contestée
Les pays occidentaux tels que la France, les Etats-Unis ou le Royaume Uni ont tenté de régler les divers conflits dans cette région, sans pourtant arriver à des résultats concrets. Les négociations n’aboutissent à rien, les conflit sont gelés et les interventions des Etats-Unis en Irak, qui se situe au milieu du Moyen Orient, n’ont fait qu’empirer les choses.
La mondialisation et les régimes en place sont contestés non seulement à Beyrouth ou à Bagdad, mais aussi à Hong Kong ou encore Santiago, où on assiste à de nombreuses protestations. Au Moyen Orient, ces révoltes commencent en décembre 2010 et durent toute l’année 2011 : c’est un vrai mouvement d’indignation.
La vague de soulèvements en 2019 se nourrit de l’instabilité politique et des relations internationales compliquées. Les jeunes « disent leur ras-le-bol » envers l’Etat, et cherchent à changer leur monde.
Et vient le coronavirus…
La pandémie aggrave bien évidemment la situation. En mars 2020, les manifestations étaient encore en cours, et bien qu’elles se soient arrêtées un peu, elles ont tout de même repris car « les inégalités se creusent, aggravées par la pandémie » déclare l’universitaire.
De plus, la situation économique était déjà complètement instable dans cette région depuis très longtemps, donc comme le dit très bien Madame Benraad : « Je vous laisse imaginer quels vont être les effets de cette crise sur une région comme le Moyen Orient ». Ce débat est très compliqué car le conflit du Moyen Orient a débuté il y a longtemps, et qu’il y a énormément d’enjeux politiques, sociaux, économiques et culturels. Cependant, nos délégués du Modèle des Nations Unies d’Uccle (MUNUCCLE), vont tenter de le résoudre ensemble lors du débat de ce mercredi 30 septembre, où nous verrons les idées des pays et, espérons, une collaboration internationale pour résoudre ce conflit.
Mathilde Paquet / S6FRB / EEB3 Ixelles
Excellent article, Mathilde .
Félicitations ! Tu a pris les rênes du métier .
Bravo !