Crise Covid : le cinéma en salles en grand danger

Une nouvelle fois, à quelques mois d’intervalle, la France, comme une bonne partie de l’Europe, commence le reconfinement. Beaucoup de magasins sont fermés, et les lieux de culture surtout, comme les théâtres et les cinémas également. Une si longue fermeture a eu et aura de très grandes conséquences, dont une perte provisoire de 400 millions d’euros, un effondrement de fréquentation du cinéma de 78,8%. En 2019 pourtant, la fréquentation était la deuxième plus importante dans l’histoire du cinéma français à 213,3 millions d’entrées et elle est tombée en 2020 à 4,6 millions d’entrés. 

Les nouvelles pratiques des cinéphiles  

Depuis le début de son existence, l’industrie du cinéma change en permanence, et il y a souvent eu cette peur d’une fermeture des salles de cinéma pour toujours, notamment au moment de l’apparition des cassettes VHS, puis des CD et les Blue-ray. Beaucoup de gens pensaient que ce serait la fin du cinéma. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation assez semblable sous l’influence de la grande révolution du streaming légal, avec Disney+, Netflix, Amazon prime, HBO et bien d’autres plateformes. On peut regarder notre film de chez soi, dans notre canapé confortable, c’est pratique et accessible à tous.  

C’est aussi beaucoup moins cher. Par exemple, Netflix, c’est 12 euros par mois. Aller à une séance de cinéma en famille peut coûter plus au moins 45 euros. On voit une grande différence de moyens, les gens qui ne peuvent pas s’offrir une sortie de cinéma ont toujours les sites de streaming, qui sont moins chers sur le long terme.  

Une production modifiée

Le film « The Irishman » sur Netflix, devait être au début un film de salle, mais le réalisateur, Martin Scorsese, avait beaucoup de mal à le financer et à le diffuser via la production classique du cinéma, si bien que Netflix a pris le relai et en a fait un énorme succès. Netflix permet aussi aux jeunes réalisateurs pas si expérimentés de créer leurs œuvres. Cela peut remettre en question le système classique du cinéma.  

Ainsi, par exemple, Disney a décidé de montrer son nouveau film, « Mulan », directement sur la plateforme de streaming Disney+ au lieu de le projeter dans les salles du cinéma, comme cela se faisait jusqu’ici. Mais les directeurs des salles du cinéma français comptaient beaucoup sur ce type de film parce qu’il attire un large public, et la pause liée au premier confinement aurait pu être ainsi un peu compensée. Mais si les nouveaux producteurs de films et de séries suivent la même route que Disney, que va-t-il se passer pour le cinéma ?  

Sauver le cinéma en allant dans les salles 

Un des problèmes est qu’on oublie souvent pourquoi on va voir un film dans une salle de cinéma. Pour l’expérience en direct ! Le cinéma, c’est pour découvrir le septième art, c’est comme une sortie dans un musée, en s’enrichit avec le partage vivant. Même sur le site Wikipédia la première phrase qui définit le cinéma c’est : « Le cinéma est un art du spectacle ». Avec le grand écran, on est submergé par l’histoire, on est transporté dans un monde complètement différent. Certains pensent même qu’il y a des films qui ne peuvent être regardés qu’au cinéma pour les effets spéciaux qu’ils proposent, pour le son amplifié, pour avoir une expérience plus riche et plus incroyable, comme par exemple les films « Joker », « Avatar » ou dernièrement « Tenet » de Christopher Nolan.  

Disons-le clairement : rien ne remplacera le cinéma en direct. Et, s’il prend actuellement une nouvelle forme en raison de nouvelles pratiques, il faut faire en sorte que les sorties au cinéma ne disparaissent pas. Et, comme cela est dit dans une des vidéos publiées sur Le clap : « Tenet ne sauvera pas le cinéma, parce que le cinéma ne doit pas être sauvé ».  

Donc, lorsque le reconfinement sera terminé, espérons que les gens retourneront dans les salles obscures ! Le cinéma en a besoin !

Zofia Dymek S5PL / EEB1 Uccle   Photos : lesoir.be / telerama.fr /

Une pensée sur “Crise Covid : le cinéma en salles en grand danger

  • 31 octobre 2020 à 11 h 17 min
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    Merci Zofia pour ce bel article… Vivement de pouvoir retourner dans les salles obscures!

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