Munuccle 2025 : Face à la multiplication des crises, vers une nouvelle gouvernance mondiale ? Épisode 3/3
Épisode 3 : deux autres comités différents des forums citoyens par leurs acteurs et procédés
Le conseil des experts sur la sécurité mondiale, présidé par Alexander Deussen et Niccoló Panella, rassemble des experts du monde entier, allant de l’institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient au South African Institute of international affairs, afin d’explorer la question essentielle pour la gouvernance mondiale : « comment protéger les civils de l’insécurité ? ». Dans ce climat généralisé de suspicion et le triomphe de la loi du plus fort, on observe non seulement un sentiment grandissant d’insécurité chez les populations de nombreux pays, mais plus largement celui de ne plus être potentiellement protégé par les organismes chargés du maintien de la paix et du retour à la stabilité. L’idée du multilatéralisme, concept né après la Seconde Guerre mondiale et privilégiant les négociations entre États afin d’améliorer la coopération globale, semble disparaître, et comme l’expliquent les présidents de ce conseil, face à la multiplication des crises, les institutions, comme le Conseil de sécurité des nations unies, dont la mission est pourtant de préserver la paix et surtout de maintenir un ordre global, semblent bloquées et c’est aujourd’hui toute l’architecture de sécurité mondiale qui doit être repensée. Le conseil des experts est donc pertinent pour s’atteler à cette tâche, car la multiplicité des points de vue devrait permettre un débat « sans filtre » et la formulation de propositions innovantes. Le rôle de l’expert sera donc un rôle d’analyse, en fonction de son domaine d’étude, afin de proposer des solutions pertinentes.
Finalement, la Cour internationale de Justice (CIJ), avec comme juges Pola François-Jablonska, Marin Bruneval et Raphaël Behrmann, est ce qui semble le plus éloigné des forums citoyens qui font l’originalité du MUNUCCLE 2025. Au sein de cette cour internationale, divers plaignants, dont des parties civiles et des ONG, vont poursuivre des États, organisations et entreprises multinationales et financières, acteurs directement ou indirectement responsables de crimes d’apartheid et de génocides dans les territoires palestiniens occupés par Israël. La CIJ est susceptible de jouer un rôle déterminant dans le conflit israélo-palestinien, actuellement dans une impasse dramatique alors qu’aucun acteur international ne semble pouvoir arrêter le cycle de violences ouvert avec les attaques terroristes du 7 octobre 2023 qui a conduit à l’annihilation de tout le bâti et des infrastructures de la bande de Gaza (urbicide) et à la mort de dizaine de milliers de Palestiniens (génocide ?). Comme le souligne le juge Marin Bruneval : « dans des comités normaux on se retrouve parfois à débattre sur des sujets futiles, ici on défend de vraies valeurs ». « Le thème de la cour, dit-il, est innovant puisqu’en prenant un vrai conflit cela permet aux avocats de se rapprocher d’autant plus des réalités actuelles et de pouvoir pousser un sujet aujourd’hui extrêmement grave ». Il conclut en affirmant que, « en tant que juges, nous aurons l’honneur de pouvoir décider de la culpabilité ou non des différents accusés et d’assister à des débats incroyables ».

En conclusion, Le MUNUCCLE, né en 2018 au sein de l’École européenne de Bruxelles 1 située à Uccle, est une modélisation en constante évolution. Le MUNUCCLE 2025 présente ainsi cette année six forums citoyen.ne.s comme le forum citoyen du climat ou du travail ainsi qu’un conseil d’experts sur la sécurité mondiale et une cour internationale de justice, rassemblant 350 participant.e.s venant de 18 écoles de six pays européens, mais aussi un pôle média avec 20 journalistes qui écriront de nombreux articles afin de vous informer le mieux possible.
Zoé Proton (EEB1) et Lilla Gargya (Lycée français de Bruxelles) rédactrices en cheffe de l’Œil du Munuccle.

