« Toutes mes peurs se sont envolées » : bilan d’une modélisation pas comme les autres

Modélisation du conseil de l’Union Européenne, l’Euromad permet aux élèves d’acquérir des connaissances approfondies sur des thèmes qui varient selon les commissions. Bien qu’assister à la modélisation permet déjà d’en apprendre beaucoup sur l’actualité politique, y participer de vive voix, c’est mieux. Ainsi, la majorité des participants effectue une préparation qui va leur permettre d’exploiter tous les avantages qu’une telle expérience a à offrir.

Bien que la modélisation ait eu lieu non pas en présentiel mais en virtuel, Blanka, représentante de Médecins sans Frontières, confirme qu’après tout « ce qu’[on] apprend ne change pas » puisque le contenu reste le même ». Des projets législatifs internationaux sont donc toujours au cœur de débats particulièrement animés cette année. Anne-Cécile, représentante de la Corée du Sud au sommet UE-ASEAN, en a fait l’expérience lorsque la commission a fait face à une intervention du Secrétaire Général informant les délégués d’une négociation secrète entre la Corée du Sud et l’Union Européenne. La situation a alors demandé une réaction rapide pour faire face au désaccord des autres nations européennes. Quoique fausse, la diffusion d’une telle information a ajouté d’autres enjeux aux débats et a permis à tous les participants de simuler une situation d’urgence. Une bonne représentation est alors impérative pour profiter au mieux de l’expérience virtuelle de l’Euromad, aussi enrichissante que sa version présentielle.

La première étape, selon Anne-Cécile, est de prendre connaissance des textes de politique générale afin de dégager les aspects principaux des thèmes qui seront discutés lors des débats, mais aussi de s’efforcer d’approfondir sa connaissance générale de l’organisation ou du pays représenté. Ensuite vient le temps de se concentrer sur la position du pays par rapport à la question principale, et pour ce faire, faire des recherches est le mot d’ordre !

Bien que la première étape soit fondamentale, la deuxième est décisive quant au rôle que va tenir le pays pendant toute la modélisation. Gabriel, chef d’État de la Hongrie dans le sommet UE-ASEAN, confie ainsi qu’« il est extrêmement important de former des alliances, mais aussi de convaincre des pays neutres qu’ils sont en fait de votre côté ». En effet, tout se joue sur les apparences puisqu’elles détermineront ce que les membres du comité vont percevoir : votre assurance peut avoir autant, si ce n’est plus, d’impact que la maîtrise des connaissances.

La pandémie actuelle n’ayant donné d’autres solutions que le déroulement en ligne de l’Euromad, il a parfois paru difficile pour certains d’établir un lien entre les membres d’une même commission puisqu’il est impossible de les « voir » à proprement parler. Pourtant, outre des problèmes techniques, il s’avère y avoir aussi de nombreux avantages. Selon Gabriel, « les modélisations en ligne permettent l’accès à Internet pour des recherches en temps réel et l’accès à la messagerie instantanée, pour une communication en temps réel entre délégués et alliances, deux aspects que je considère absolument cruciaux ».

Source sûre d’enrichissement académique, à travers la modélisation, les participants sont également à la recherche d’un développement personnel. Outre, l’élargissement d’un champ de connaissances lié à recherche pure de réponses face à d’éventuelles attaques, la confrontation des points de vue constitue une réelle valeur ajoutée à des modélisations comme l’Euromad. De fait, celle-ci passe directement par la parole et l’approfondissement de la qualité d’expression. Même si les interactions semblent être moins efficaces que durant des conférences en présentiel, le virtuel permet de quand même remplir cette fonction. Les appels permettent en fait aux délégués de préparer un texte qu’il ne faut plus que lire lors de la prise de parole. Bien que l’impulsivité y soit affectée, Carolina, cheffe d’État des Émirats Arabes Unis à l’Agenda pour la paix et la coopération internationale au Moyen-Orient, confie que les débats se révèlent moins stressants qu’en présentiel, ce qui permet d’améliorer sa participation orale aussi bien pour de futures modélisations que dans la vie courante.

Finalement, la clé à un déroulement qui assure une expérience enrichissante tout en étant amusante semble être la préparation puisqu’elle va déterminer le niveau d’activité. Même s’il est plus difficile de s’immerger dans un cadre de débats politiques, participer à l’Euromad en virtuel reste une expérience dont l’impact ne s’arrête pas seulement aux capacités scolaires mais développe aussi les aptitudes de communication en général.

Zoé Gauthier-Lafaye / S7FR / EEB1 Uccle

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