Illusions Perdues : Grandeur et décadence d’un héros à la plume acérée

Ce mercredi 26 octobre, les élèves de S7FR se sont retrouvés devant le cinéma Palace pour profiter d’une séance d’Illusions Perdues, un film de Xavier Gianolli sorti en 2021. Cette sortie, bien accueillie chez les étudiants en cette semaine de projets, s’est déroulée dans le cadre pédagogique de la lecture de Le Rouge et le Noir de Stendhal par les différentes classes de français, œuvre (du 19e siècle) au programme de S7 au même titre que Les Fleurs du Mal de Baudelaire en S6.

Une adaptation aux traits historiques

Illusions perdues, outre un grand succès critique et commercial au box-office français, un casting aux petits oignons (notamment Gérard Depardieu et Cécile de France) et quatre César à rajouter à tout cela, c’est avant tout une adaptation fidèle du roman du même nom écrit par Balzac en 1837.

Se déroulant majoritairement dans une reconstitution bluffante d’un Paris du 19e grouillant de vie, le long métrage du réalisateur de Marguerite et de l’Apparition dépeint l’ascension de Lucien Chardon (dit de Rubempré), autant sociale que financière, au sein du monde de la petite presse libérale à sensation de l’époque. Entre scandales finement utilisés et critiques de l’aristocratie, cette sphère lucrative construite sur des rouages minutieusement huilés décrit parfaitement l’ambivalence d’une époque post-Réformation où seul l’argent décide de qui fera partie de la nouvelle haute société et de ses salons, et de qui sera condamné à les critiquer au travers de pamphlets au style vif et aux élans provocateurs.

Mais la trahison règne au sein de ce système où tout le monde est coupable, et Lucien finira par en payer le prix des mains mêmes de ceux qui l’ont hissé jusqu’au piédestal duquel il ne tombera que de plus haut, retournant définitivement à sa campagne dont il a tout fait pour s’extraire, au prix de sa dignité et de son honneur.

… et bien appréciée !

En dépit de ses 2h30 et d’une thématique restant lourde malgré des passages comiques réussis, les retours des élèves de S7FR sont majoritairement positifs, dont beaucoup se disant « agréablement surpris » de leur intérêt pour un film qui, disons-le, aurait pu subir la malédiction des longs métrages « scolaires » – et par là nous voulons bien dire vus dans un contexte scolaire –, c’est-à-dire celle du désintérêt systématique des étudiants confrontés à une œuvre à but pédagogique. Or cette fois-ci, l’humour décalé, le rythme effréné et les personnages hauts en couleurs auront eu raison du cœur des nombreux S7 ayant fini par apprécier le film. Et pour cela, élèves comme profs peuvent applaudir Balzac et Xavier Gianolli, auteurs et metteurs en scènes d’une œuvre transcendant les âges et les époques.

Lucas Micolier / S7FRD / EEB1 Uccle

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