La montée de l’extrême droite en Europe

L’extrême droite, celle qui fait peur à certains et qui en rassure d’autres. Beaucoup disent que le vecteur de l’extrême droite est la peur. De nombreuses questions concernant ce mouvement politique sont posées, spécialement dans notre société actuelle. Il s’agit d’un sujet qui circule partout dans le monde, mais récemment, une vulgarisation de ce thème a été constatée particulièrement ici en Europe. Pourquoi cette orientation politique est-elle particulièrement controversée et pourquoi provoque-t-elle autant de débats ? Beaucoup de gens essayent de montrer cette catégorie comme la raison de nombreux problèmes dans notre société actuelle.

L’Europe a connu une augmentation des partis et mouvements politiques de droite ces dernières années. Lors des dernières élections européennes de 2019, les résultats ont été significatifs dans plusieurs pays, notamment en Italie et en Espagne. La Belgique n’a pas fait l’exception. Le Vlaams Belang a obtenu 12% des voix lors des élections européennes et fédérales, et 18,5% en région flamande. Ce parti est ainsi devenu le deuxième parti le plus populaire du pays, et a considérablement augmenté son nombre de sièges dans les assemblées politiques. Ce virage vers des idéologies de droite a eu des implications profondes sur la politique, la société et les valeurs européennes. Nous allons explorer les facteurs contribuant à ce phénomène et les conséquences qu’il a eues sur le continent.

Définition de l’extrême droite 

L’extrémisme de droite ou le radicalisme de droite est utilisé comme terme désignant les opinions politiques qui se situent à l’extrême droite du spectre politique. Il s’agit d’une famille politique qui nait au 19ème siècle, jouant sur la peur de l’autre, de l’invasion, sur le déclin des traditions occidentales et sur l’insécurité. De plus, on note des éléments qui caractérisent les partis et les mouvements d’extrême droite : l’inégalitarisme, le nationalisme et le radicalisme. Les extrémistes condamnent notamment le matérialisme, le capitalisme, le collectivisme et ont comme objectif à long terme d’instaurer un ordre nouveau, politique, social, économique et même parfois culturel et religieux. Il s’agit d’une idéologie politique très diverse, qui est fondée principalement sur trois idéologies : le rejet de l’immigration, un projet autoritaire en matière de politique intérieure et une rhétorique antisystème.

Le terme « extrême droite » est rarement revendiqué par ses membres, qui préfèrent se définir comme « droite nationale » ou « mouvement national ». Cependant, la recherche académique reconnait l’existence d’une famille de partis d’extrême droite.

Contexte historique

Pour comprendre la montée de la droite en Europe, nous devons considérer son contexte historique. L’Europe a une longue histoire de divisions politiques et les idéologies ont évolué au fil du temps. Après la chute de l’Union soviétique au début des années 1990, une vague de nationalisme et d’euroscepticisme est apparue à travers le continent. Les difficultés économiques et les changements généralisés dans le paysage politique mondial ont contribué à la popularité croissante des partis de droite.

Analysons à présent la montée de l’antisémitisme et du nationalisme xénophobe au 19ème siècle. L’extrême droite a joué un rôle majeur, en France lors de l’affaire Dreyfus, et en Allemagne notamment, dans la montée de l’antisémitisme et du nationalisme xénophobe. Dès cette époque, l’extrême droite diffuse le mythe d’un complot des juifs pour dominer le monde. Des antisémites russes vont écrire une fiction, faussement attribué aux juifs, pour exposer leur soi-disant « plan de domination » : ce sont « Les Protocoles des Sages de Sion ». Entre 1922 et 1945, l’extrême droite s’installe dans une partie de l’Europe : Mussolini en Italie en 1922, Salazar au Portugal en 1932, Hitler en Allemagne en 1933, Franco en Espagne en 1939. D’autres pays connaissent une période dite de collaboration comme la France et le régime de Vichy, la Roumanie, la Croatie, la Hongrie ou la Norvège.

Après la Seconde Guerre mondiale, les partis d’extrême droite sont très discrédités par le génocide des juifs et le cauchemar nazi. Par contre, un petit groupe de petits partis et de mouvements subsistent. Mais dans les années 1970-1980 naît un nouveau courant plus moderne : le national-populisme. Il se développe dans un contexte de récession économique et d’évolution vers la société multiculturelle. Pendant les années 1980, avec la mondialisation, la cible de l’extrême droite devient l’immigré, surtout non européen. Le nationalisme, le refus de l’Union européenne et le principe discriminatoire de la « priorité nationale », sont les valeurs communes aux partis d’extrême droite européens. Leur importance ne cesse pas d’augmenter et les partis d’extrême droite participent au pouvoir déjà en 1994 en Italie, et dès 2000 en Autriche. En Norvège, au Danemark, en Finlande et en Suède, l’extrême droite participe à des gouvernements de coalition, où ils apportent leur soutien parlementaire sans participation.

La crise migratoire en Europe occidentale de 2015 augmente leur hostilité envers l’immigration, notamment les demandeurs d’asile. Cette idéologie prône, dans certains cas, une « démocratie illibérale » qui restreint l’indépendance des juges et des médias, donc une propagande. Elle défend une conception de la citoyenneté basée sur l’origine ethnique. C’est par exemple le cas des gouvernements polonais et surtout hongrois avec Viktor Orban. Le « modèle Orban », proche de celui de Trump et du Brésilien Bolsonaro, inspire Giorgia Meloni, devenue Première ministre italienne, en octobre 2022.

Insécurité économique et conséquences

La crise financière mondiale de 2008 a eu de graves conséquences sur les économies européennes, laissant de nombreuses personnes incertaines par rapport à leur situation économique. La crise a entraîné beaucoup de chômage et en général une grande instabilité économique. Ceci a été exploitée par les partis de droite, qui se sont concentrés sur des questions telles que l’immigration, la mondialisation et la diffusion de la souveraineté nationale. Ils promettent notamment une protection économique, des politiques d’immigration plus strictes et un retour aux valeurs nationales traditionnelles comme solutions à la situation économique et sociétale selon eux dégradée.

Immigration et l’identité nationale

L’immigration est l’une des principales préoccupations de la droite en Europe. Les migrations massives originaires de zones de conflit, comme le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, ont nourri l’anxiété des populations indigènes, par rapport à l’intégration culturelle des immigrants. Les partis de droite ont surfé sur ces préoccupations, et ont donc promu des pensées d’anti-immigration et appelé à des politiques d’immigration plus strictes pour protéger les sociétés européennes. Ils disent que l’immigration présente des risques économiques, sociaux et également au niveau sécuritaire pour leurs pays.

Conséquences et défis

La montée de la droite en Europe a eu des conséquences importantes. Elle a bousculé les paysages politiques, entraînant des changements de gouvernement et d’orientation politique dans plusieurs pays. Les partis de droite ont gagné des sièges au parlement, influencé les programmes politiques et même dirigé des gouvernements de coalition. Ils remettent en question le statu quo, en poussant surtout à des politiques d’immigration plus strictes, à une souveraineté nationale accrue et au protectionnisme.

Toutefois cette montée en puissance a connu des défis. Les critiques affirment que les mouvements de droite propagent la xénophobie, le racisme et la discrimination. Ils remettent en question l’impact de leurs politiques sur les communautés exclues. La polarisation des sociétés s’est intensifiée, entraînant une fracture de la cohésion sociétale et une augmentation des tensions sociales. De plus, la montée des mouvements de droite a mis en évidence les problèmes par rapport aux alliances internationales, certains conseillant des politiques plus nationalistes qui s’opposent aux principes de coopération et d’intégration au sein de l’Union européenne.

Conclusion

La montée de l’extrême droite en Europe est un phénomène complexe et multiforme. Elle est influencée par des facteurs tels que l’insécurité économique, les préoccupations liées à l’immigration. Même si les partis de droite ont gagné en soutien et en influence, ils sont également confrontés à d’importants défis et controverses. Il est important d’informer sur ce sujet et d’organiser des débats sur montée de la droite. Il s’agit d’un thème qui va probablement prendre de l’ampleur lors des prochaines échéances électorales.

Olivia Bardram / S6DA / EEB1 Uccle

Une pensée sur “La montée de l’extrême droite en Europe

  • 19 avril 2024 à 14 h 58 min
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    Très intéréssant comme article mais je dois avoué que moi aussi j’ai peurs que l’extrême droite d’étruise l’union européenne. Mais merci pour l’information.

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