« Sabordage » : une pièce engagée

Le 7 décembre 2022, les classes de S7L2FRA et S7L2FRB d’EEB1 sont allées voir la première du spectacle « Sabordage » au Théâtre National Wallonie-Bruxelles. La pièce, qui dure plus au moins 1h30, raconte l’histoire d’une petite île perdue de l’océan Pacifique, Nauru. Ce spectacle basé sur des faits réels aborde de nombreux thèmes, anciens comme d’actualité, en utilisant des procédés divers. 

L’intrigue 

La pièce raconte l’histoire d’un petit pays qu’est Nauru. Elle retrace les événements qu’a connus le peuple indigène depuis l’époque de la colonisation. Époque par époque, on passe ensuite de l’industrialisation au XXe siècle pour arriver à nos jours. Tout commence par la découverte de cette île, non loin des côtes néo-zélandaises, par les Britanniques. C’est seulement une dizaine d’années plus tard que l’on y découvre la présence du phosphate. Un matériel précieux, utilisé principalement dans l’agriculture. 

Les Anglais au début exploitaient le peuple indigène, mais peu à peu, son émancipation a commencé et les revenus de l’extraction du phosphate leur appartenaient. Le peuple gagne ensuite son indépendance en devenant Nauru et c’est là que commence l’histoire du capitalisme et de la surconsommation. Grâce aux revenus du gouvernement nauruan, les habitants vivent dans l’abondance, ne devant pas travailler. Ils consomment, exploitent et ne se soucient pas du manque imminent du minerai.  

Ainsi, le pays de Nauru va petit à petit rentrer dans son ère de déclin. Malgré de nombreux investissements à l’étranger, le gouvernement ne saura pas sauver son peuple et Nauru s’endettera à un point tel que le gouvernement commencera à chercher des solutions illégales, qui ne mèneront quand même à rien. 

Un spectacle pas comme les autres 

Il est très important de souligner que le début ne commence pas comme une pièce classique, avec le grand rideau rouge qui se lève, mais les acteurs, en engageant le spectacle d’un coup, ont commencé à interagir avec le public. Cette forme de début est très peu fréquente, mais originale. Ensuite, le spectacle faisait appel à divers procédés, comme le bruitage effectué directement sur scène, grâce à une maquette de l’ile, ou une caméra qui la filmait de près.  

Les acteurs interprétant les trois personnages principaux échangeaient leurs rôles au fil de l’histoire. Dans cette fable anticapitaliste abordant des thèmes difficiles, il y avait pourtant beaucoup d’humour, comme le discours du président, qui dans son absurdité est devenu très drôle, mais aussi les grands plans des projections, des grands zooms sur les visages ou encore l’intégration des personnages sur une photo. La musique, qui était très bien jouée en direct, ajoutait du dynamisme et un côté plus immersif au spectacle.  

Les costumes ou ustensiles avaient leurs propres symboles, parfois même avec un message très fort comme par exemple une grande peluche humaine qui a été allongée sur l’île qui a été complètement détruite. Cela montre la surconsommation par l’homme, le monde capitaliste dans lequel on vit et aussi l’autodestruction de notre espèce humaine. La fin représente trois personnages qui mènent une révolte contre le système de Nauru.  

En conclusion, si l’humanité veut se sortir du monde capitaliste et survivre au réchauffement climatique, il faut passer par la violence et une potentielle révolution. 

Il faut noter que les élèves ont pu bénéficier, à l’école, d’une séance préparatoire au spectacle, très intéressante, durant laquelle ils ont pu expérimenter un peu les techniques de création utilisées dans la pièce. 

Zofia Dymek et Kayetan Glinka / S7PL / EEB1 Uccle