Concours des Jeunes Traducteurs : révéler des talents linguistiques
Le concours des jeunes traducteurs réunit chaque année plus de 3 000 élèves du secondaire âgés de 17 ans, totalisant près de 700 établissements d’enseignement secondaire participants. Ce concours, organisé dans les 27 pays membres de l’Union Européenne, a pour but de promouvoir l’apprentissage des langues et le métier de traducteur auprès des jeunes.

Chaque établissement peut inscrire entre 2 et 5 élèves, qui auront la possibilité de traduire parmi les 24 langues officielles de l’UE, permettant jusqu’à 144 combinaisons linguistiques différentes. L’année dernière, le concours a eu lieu le 24 octobre 2024, durant lequel tous les élèves inscrits ont traduit un texte simultanément, sous la surveillance d’un enseignant de leur école. Les lauréats ont été annoncés en février 2025, avec un total de 27 gagnants, soit un par pays. Ils sont ensuite invités à une cérémonie à Bruxelles, où ils ont l’opportunité de rencontrer des traducteurs professionnels de la Commission européenne et d’en apprendre davantage sur leur métier. Cette année, le participant qui a remporté le concours en Belgique est Alexandre Nadin, un élève du Collège du Christ Roi d’Ottignies, qui a traduit un texte de l’anglais vers le français.
Le parcours d’un élève
En plus des lauréats, plusieurs élèves reçoivent également des mentions spéciales, comme c’est le cas d’Attila Krasznai, un élève de l’École Européenne de Bruxelles I à Uccle. Bien qu’il n’ait pas remporté le premier prix, il s’est distingué par la qualité de son travail. Son parcours dans le cadre du concours illustre combien cet événement va au-delà d’une simple compétition pour devenir une véritable opportunité de promouvoir le multilinguisme et sa propre créativité. Il ne savait pas qu’un tel concours avait lieu dans son école avant qu’une de ses professeures de langue ne lui en parle et ne lui propose d’y participer, au vu de ses compétences en anglais. Encouragé par son enseignante, il s’y est finalement inscrit pour traduire un texte de l’anglais vers le hongrois, sa langue maternelle.
Avant le concours, en plus de l’encouragement de sa professeure, Attila a eu la chance de s’entretenir avec un traducteur professionnel. Il explique que cela lui a permis « de mieux comprendre les coulisses de ce métier et d’acquérir des techniques pour préparer le concours ». Il précise aussi que, pour lui, « la meilleure façon de s’améliorer dans une langue, c’est de se cultiver le plus possible, par exemple en lisant un maximum de livres ou en mettant en pratique la langue que tu apprends lors de conversations avec des amis. » Être dans une école européenne présente aussi un avantage considérable : il a pu étudier l’anglais pendant plus de six ans avec des enseignants hautement qualifiés sur le plan linguistique. Mais bien sûr, même si les moyens sont mis à disposition par l’école, cela ne suffit pas. Apprendre une langue est un effort constant, qui demande de la pratique régulière et surtout une vraie motivation personnelle.
Traduire, c’est aussi interpréter
Le jour du concours, tous les élèves traduisent un texte en même temps, dans leur école, sous la supervision d’un enseignant. Cette année-là, le texte était une conversation informelle entre un grand-père et son petit-fils sur la sécurité en ligne et la vigilance nécessaire face aux médias. Les principaux critères d’évaluation sont bien entendu l’exactitude du texte, la bonne utilisation du vocabulaire et la lisibilité générale de la traduction. Un large vocabulaire dans des domaines variés peut aussi être un atout, notamment pour des textes traitant de thématiques complexes, comme la médecine. Mais les juges évaluent aussi ta capacité à interpréter le texte. Ainsi, il ne s’agit pas de traduire mot à mot, mais de comprendre et transmettre le message original.
Un bon traducteur doit savoir capter les émotions présentes dans le texte de départ pour les faire ressentir aux lecteurs de la version traduite. Et c’est précisément cette qualité qu’Attila a su démontrer, avec en plus une touche d’originalité. Il a réussi à retranscrire les jeux de mots et l’humour particulier du texte anglais vers le hongrois.
Un message aux futurs participants

Il insiste sur l’importance de prendre du plaisir dans l’exercice. Il a ajouté une part de lui-même dans la traduction, et c’est sûrement ce qui a fait la différence. Lorsqu’il a reçu sa mention spéciale, il a été surpris et honoré par cette reconnaissance, issue d’une expérience aussi unique. Attila souligne également que ce concours n’est pas réservé à ceux qui envisagent une carrière dans la traduction, car comme il le dit « moi-même, ce métier ne m’intéresse pas » mais il reste tout de même ouvert à tous les jeunes de 17 ans qui souhaitent mettre à l’épreuve leurs compétences linguistiques. Bien sûr, comme Attila le précise, « il ne faut pas prendre ce concours à la légère, car c’est une belle opportunité, mais il ne faut pas non plus trop stresser à l’idée de gagner un prix. Ce qui compte avant tout, c’est l’expérience avec laquelle tu vas en ressortir. »
Finalement, il encourage tous ceux qui hésitent à sortir de leur zone de confort. Il rappelle que l’apprentissage d’une langue prend des années et qu’il ne faut pas avoir peur de l’échec. Ce concours ne se présente qu’une fois, à 17 ans, alors autant tenter sa chance lors du prochain.
Elissa Strouzas Santi / S6FRE / EEB1 Uccle