Début du MUN 2023 : enfin !

Mercredi 4 octobre, 8h15, Bruxelles. Parlement européen, juste à côté de la place du Luxembourg. Dehors, en groupe, venant de tout part, et enveloppés dans leur grands costumes, les participants du Munuccle attendent de rentrer. Aujourd’hui, c’est le grand jour, et d’ici une heure, tous seront réunis pour la cérémonie d’ouverture.

Bon, il fait un peu froid, mais l’impatience règne tout de même en maître, et comme dit le dicton, la joie réchauffe.

[Brusque coup de vent glacial. Tout le monde sur la place s’enferme encore plus profondément dans son manteau, comme pour se cacher du froid invisible]

Bon, d’accord, il fait vraiment trop froid. Rentrons sans plus tarder.

A l’intérieur, sur les trois écrans, une vidéo du discours de la présidente du Parlement, Roberta Metsola, tourne, et malgré les quelques délégués déconcentrés par leur appareils digitaux, tout le monde semble hypnotisé par ce discours grandiose. C’est ensuite le tour d’Isabelle Durant, ancienne vice-présidence du Parlement européen et ancienne secrétaire-générale adjointe de la CNUCED, une Belge très sympathique qui a fait l’effort de venir avec nous, en présentiel. Un joli discours sur un ton empathique et familier, qui a dans l’ensemble vraiment plu à l’auditoire. Camilla Bruckner, directrice du bureau de l’ ONU dans notre capitale adorée, lui a ensuite succédé, et il faut franchement avouer que son discours était  haut en couleurs et empli d’une passion hors norme. Tout le monde était conquis et admiratif. Un thème omniprésent dans ces trois prises de parole successives, c’est celui de la difficulté de trouver un accord, d’être équitable avec chaque pays, et il faut dire que cela a d’ailleurs été vraiment perçu par la suite, lors des débats eux-mêmes. La vidéo d’ouverture de la cérémonie, montée et réalisée par Félix Murphy, a ensuite été projetée et grandement appréciée par la totalité de l’assistance. Pour finir, c’était au tour du Président du MUN lui-même de faire son discours, Luan Gillois Ginanjar, et il faut dire que l’éloquence et la prestance étaient vraiment au rendez-vous. Pardonnez-moi d’avoir été aussi bref, mais il aurait fallu écrire un roman entier pour exprimer précisément ce qu’ils ont dit.

Dirigeons nous maintenant vers les différents comités, attribués à chaque journaliste.

Un premier départ légèrement confus et trouble…

Je suis donc allé au PNUD, comité centré cette année autour de la question « Comment sortir d’une approche verticale et néocoloniale de l’aide au développement ? », et par chance, il y avait une intervenante, Antoinette Van Haute, membre d’une coupole d’ONG belges francophones et germanophones de coopération d’aide au développement, le « CNCD-11.11.11 » . En un mot, c’était absolument passionnant. Engagée, et présentant ses idées avec dévouement et passion, l’intervenante a convaincu l’ensemble des délégué.e.s, même les États-membres complètement en désaccord avec ses idées ! Malheureusement, cette première bonne impression ne s’est pas prolongé lorsque les débats ont repris au sein de ce comité, et très rapidement l’incompréhension de certains sujets discutés a obnubilé mon esprit. En effet, imprécision, incohérence, problèmes techniques, et surtout méconnaissance des protocoles et codes attendus lors des débats formels ont planés tout du long, résultant en un moment un peu long où les amendements n’avaient parfois que très peu de sens et où le résultat final (résolution) laissait souvent à désirer… Tout de même, cela m’a permis d’acquérir une meilleure compréhension globale de la dynamique du comité, avec d’un côté les Européens ne voulant en aucun cas changer quelque chose au système, de l’autre les pays du Sud, anciennement colonisés, demandant un système plus équitable et plus juste, et un peu sur le côté les BRICS, dans une position plus ambiguë un peu entre les deux camps. Corruption et espionnage étaient tout de même au rendre vous, surtout chez les pays les plus défavorisés, et il faut dire que c’était parfois plutôt comique. La délégation américaine a d’ailleurs fait, à deux ou trois reprises, des interventions où elle était par la suite absolument incapable de mieux justifier son propos, rendant le temps un peu long je vous l’accorde.

… Suivi d’une forte éclaircie lors de la seconde journée de modélisation !

La deuxième journée, il faut le dire, a été plus fructieuse. J’ai été déplacé au comité ONU Femmes qui traitait de la question « Les droits des femmes sont-ils universels ou à géométrie variable ? ». Le fait que des pays comme l’Iran, le Pakistan, ou encore la Turquie soient présent rendait le débat d’autant plus agité. On a pu assister à de fortes confrontations, notamment entre l’Égypte et le Royaume-Uni, très agitées et où le ton très condescendant du représentant de l’Égypte a rapidement réussi à énerver la représentante du Rwanda par exemple. C’est pour cette raison qu’à la pause déjeuner, au moment de la Gossip Box, celle-ci n’a pas été enchantée de devoir faire une demande en mariage à son ennemi juré. Le fort ton polémique et les nombreux retournements de situation ont rendu le débat plus vif et intéressant, et les codes et protocoles étaient également mieux respectés.

Des sujets comme le consentement, l’âge pour se marier, les discriminations selon le sexe, la création d’une police féminine, le viol, et surtout, l’avortement ont étés abordés avec justesse par les différentes États-membres et lobbyistes. Cependant, cette amélioration doit sûrement être due au fait que c’est le second jour, et que par conséquent les membres des comités sont plus à l’aise avec le sujet et avec leur position. Je suis persuadé que je n’aurais pas été déçu en restant au PNUD ! Malheureusement, il va maintenant falloir terminer l’article ici, et interrompre votre (je l’espère) agréable lecture. La fête de fin de conférence n’attend plus que moi !

Nils Kerloch Demoucron / S7FRD / EEB1 Uccle

Une pensée sur “Début du MUN 2023 : enfin !

  • 26 octobre 2023 à 18 h 44 min
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    Wow! Un article d’une grande qualité qui prouve du talent absolument exceptionel, à la limite du fantastique, du journaliste (bientôt chef de maison d’édition) en herbe.

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