Une journée type du voyage des S6 en Zambie
Le réveil
Réveil difficile pour les S6, qui se sont levés à 5h50 pour admirer le lever du soleil au-dessus de le fleuve Zambèze… Un peu plus tard, quand tout le monde était plus au moins réveillé, nous avons mangé des tartines de pain avec du beurre de cacahuète et de la confiture à la fraise avec du thé (notre petit-déjeuner pendant 1 semaine). Après le petit déjeuner, nous sommes tous rentrés dans nos huttes pour nous préparer pour donner cours à l’école. Les filles devaient obligatoirement porter une jupe traditionnelle appelée « tchitenge » qui couvre les jambes et les garçons pouvaient aussi porter le « tchitenge » mais ce n’était pas obligatoire. Nous avions rendez-vous à 8h00 devant les Jeeps qui étaient nos uniques moyens de transports durant le séjour. La route de notre camp à l’école de Sankandi durait 20 minutes. Les cours commençaient à 8h20 et finissaient à 13h20.
Organisation des cours
Nous avions entre 5 à 6 classes par jour, du niveau de la maternelle à l’équivalent de notre S7. On donnait cours par groupes de deux et un autre groupe devait assister à notre cours au cas où on aurait besoin d’aide, étant donné que les classes étaient constituées de plus de 30 élèves. Nous avions une pause entre 9h45 et 10h. Une période de cours durait approximativement 45 minutes. La préparation de nos cours devait être très bien réalisée, comme il n’y avait pas assez de salles de classes pour toutes les années, certaines classes avaient lieu en dessous d’un arbre. Le professeur nous aidait à mettre en place un carton sur lequel avait été collé une grande feuille accrochée sur le tronc d’arbre qui nous servait de tableau. Le professeur devait quand même rester avec nous pour nous aider à faire des traductions car tous les élèves ne parlaient pas et ne comprenaient pas l’anglais. Les enfants étaient tous assis sur une grande bâche déposée sur le sable qui leur servait de sol sur le territoire de l’école. Effectivement, ce n’est pas ce que nous sommes habitués à faire dans notre école. Pour tout ce qui est des fournitures scolaires, nous avons dû penser à tout, il fallait prendre des crayons de couleur, des stylos, des feutres et des feuilles, que nous avons transportés de la Belgique pour pouvoir réaliser les activités que nous avions prévues pour chaque classe.
Une fois les classes finies, nous repartions en Jeeps pour renter dans le camp. On avait 5 minutes pour se doucher avant de dîner. Nous étions chanceuses car nous avions la seule hutte avec une prise électrique et la douche était dans notre hutte, comparée aux huttes des garçons qui avaient la douche séparée de leurs cases. Pour le dîner, nous avions des pâtes avec des petits morceaux de viande (du poulet la plupart du temps) et du thé, et, au milieu du repas, deux crocodiles se sont montrés à la surface de la rivière, c’était impressionnant ! Après chaque repas, sauf le petit-déjeuner, nous avions mis en place un groupe de vaisselle différent chaque jour. Ensuite, pour la première fois depuis le début de la semaine, nous avons eu un peu de temps libre, ce qui nous a fait vraiment du bien car nous étions tout le temps occupés à préparer les cours ou à faire des activités. C’est donc pour cela que nous nous sommes changées en short et en top pour pouvoir profiter de la chaleur et essayer de prendre des couleurs. C’était un moment de détente unique car les oiseaux chantaient au-dessus de nos têtes et nous entendions le murmure de l’eau de la rivière.
Un peu avant 16h, Madame Thomas nous avait annoncé une petite activité, donc nous sommes rentrées dans nos huttes pour remettre des habits traditionnels et nous voilà repartis ! Après 45 minutes de route, nous sommes arrivés à l’internat. Madame Thomas nous a dit que les élèves avaient notre âge et certains étaient plus âgés, elle nous a aussi prévenu en nous disant que les élèves avaient tendance à demander des photos et nos numéros de téléphone. A peine arrivés, nous avons été très bien accueillis par un groupe de jeunes filles de notre âge qui nous ont fait une visite de l’internat. Étonnamment, les salles de classes étaient beaucoup plus spacieuses et mieux aménagées qu’à l’école où nous avions donné cours. Il y avait même un laboratoire de sciences, et une bibliothèque où on pouvait trouver plusieurs bibles car c’était une école chrétienne comme dans la plupart des écoles en Zambie.
En continuant la visite, nous sommes tombés sur un groupe de garçons qui voulaient faire un selfie avec nous et échanger nos numéros de téléphone. Nous avons eu la chance de visiter les dortoirs des filles, et c’était vraiment étonnant car elles avaient des lits superposés avec toutes leurs affaires par terre et leurs matelas étaient assez petits, avec des trous dans leur couvertures. Après ce moment, les élèves nous ont conduit au jardin où ils avaient planté des légumes et d’autres produits de la terre. On s’est tous beaucoup amusés et nous avons échangé des photos de notre famille et de notre école en Belgique, ils étaient très intéressés par notre mode de vie en tant qu’étudiants en Europe. A ce moment, je me suis rendu compte de la chance que nous avons d’avoir une bonne éducation dans une bonne école et de vivre dans un pays développé comme la Belgique où la femme a le droit de prendre la parole et de pouvoir faire ce qu’un homme fait. On a pu différencier les deux écoles, et effectivement, la différence était choquante, l’internat était plus neuf et plus développé, et il y avait aussi une différence entre les élèves : à l’internat, ils parlaient tous anglais et ils avaient des uniformes avec des chaussures sans trous, l’éducation était plus développée tandis que l’école publique de Sankandi était beaucoup plus petite et les salles de classes étaient plus petites et moins spacieuses, très peu d’élèves parlaient anglais et la majeure partie portaient des claquettes avec des trous, ils avaient aussi des habits déchirés et troués. Une petite anecdote : quand je donnais cours dans la maternelle, deux petits enfants sont sortis de la salle de classe et ils ne sont plus revenus, je me suis alors demandé si tout allait bien pour eux et j’ai demandé à la professeure s’il y avait un problème et la maîtresse m’a répondu que c’était normal car ces deux élèves étaient atteints de la malaria. Une autre information qui m’a fait comprendre qu’on ne vit pas dans le même contexte est que j’ai eu l’occasion d’échanger quelques phrases avec une des seules filles qui parlait anglais et elle m’a dit que tous les matins pour aller à l’école, comme ses parents n’ont pas les moyens pour l’amener en voiture, elle devait marcher plus d’une heure à l’aller et après l’école encore une heure au retour sous la chaleur.
Le retour au camp
Après avoir visité l’internat nous sommes repartis rejoindre notre camp en Jeep. Une fois arrivés, on a pu se doucher (même si l’eau était brune car on se douchait à l’eau de la rivière) et on a mis des vêtements longs et on s’est inondé de produits pour ne pas risquer de se faire piquer par les moustiques. On devait prendre notre eau (qu’on devait filtrer évidemment) et notre Malarone (médicament contre le paludisme) qu’on prenait tous les soirs. Une fois tous réunis dans l’espace ouvert qui nous servait de salle à manger, nous avons débriefé sur nos aperçus durant la journée. Ensuite nous sommes passés à table et notre chef nous avait préparé un souper plutôt européen, de la salade en entrée avec des frites et du poulet et du thé (il y avait même du ketchup). Une fois que nous avions fini de manger, il fallait donner la vaisselle à l’équipe en charge de la faire. Ensuite, on avait du temps libre, c’est-à-dire que nous pouvions choisir entre retourner à la « salle à manger » où habituellement on se réunissait tous pour jouer à des jeux ou simplement pour parler autour du feu ou alors on pouvait aller se coucher ou écrire dans notre journal.
Mon point de vue sur le voyage
Voilà comment se passaient plus au moins les journées de la première semaine en Zambie. Ce que j’ai retenu de cette aventure, c’est que nous ne nous rendons pas compte de la chance que nous avons de grandir en dans un pays membre de L’UE qui est assez développé comme la Belgique. Nous considérons tout ce que nous avons ici comme quelque chose de normal mais en réalité, il faudrait que chaque personne puisse expérimenter ce que c’est de filtrer son eau pour pouvoir boire, de ne pas avoir d’internet ni d’électricité, ne pas suivre les actualités et vraiment vivre en étant déconnecté de tout mais également de tout faire à l’ancienne méthode pour comprendre la vie difficile qu’endurent les personnes qui vivent en Afrique, encore plus dans les villages les plus touchés par la famine et l’extrême pauvreté. Je suis très reconnaissante d’avoir pu vivre dans de telles conditions pour comprendre les challenges de la vie. Ce voyage restera pour toujours gravé dans mon cœur et grâce à lui, ma manière de voir les choses est à présent extrêmement différente.
Emma Schwab-Prodanova / S6FRC / Ecole Européenne de Uccle 1 (EEB1)