Paris Fashion Week 2022: Schiaparelli sauve la haute couture

La Paris Fashion Week ou, en français, la Semaine de la Mode de Paris est un événement de défilés divers réalisés en une semaine. Elle a lieu tous les 6 mois à Paris depuis 1973. Les dates varient en fonction de la nature des défilés. On retrouve les semaines consacrées à la haute couture, le prêt-à-porter, la mode féminine ou masculine.

L’organisation ainsi que l’annonce des dates de cet événement majeur sont réalisées par la Fédération de la Haute Couture et de la Mode. Les plus grandes marques ainsi que les maisons de haute couture présentent donc leurs collections deux fois par an, en fonction des saisons. Une première fois en début d’année pour la collection printemps-été et une deuxième, d’habitude en juillet, pour celle d’automne-hiver.

Schiaparelli vs Coco Chanel

Schiaparelli est l’une des plus grandes maisons de renom de mode et haute couture parisienne. Créée par la grande couturière Elsa Schiaparelli en 1927, la maison débute déjà avec des créations innovatrices et révolutionnaires. Elsa est à l’origine des plus grandes tendances de son époque comme d’aujourd’hui. Elle est également reconnue pour avoir « inventé » et perfectionné une nouvelle méthode couturière. Schiaparelli était considérée à l’époque comme certainement la plus grande rivale de Coco Chanel, ce qui l’a rendu encore plus reconnaissable. La maison fait néanmoins face à énormément d’enjeux pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Les ventes diminuent sans arrêt, alors que les prix ne cessent d’augmenter. Les ateliers vont par la suite fermer en 1954 et peu après la maison va faire faillite.

Après plus d’un demi-siècle d’absence et d’oubli, elle est rachetée en 2007. En 2013, Schiaparelli est annoncée « membre invité » par la Chambre Syndicale de la Haute Couture et ne cesse de retrouver sa notoriété depuis à travers les réseaux sociaux. La maison se caractérise pour la fascination du corps humain, de ses différentes parties ainsi que l’espace, l’astrologie et les astres. Daniel Roseberry, le directeur artistique actuel, présent depuis 2019, a réussi à reconnecter la marque à son héritage stylistique amené par Elsa Schiaparelli tout en continuant à innover et créer.

Les défilés de 2022

La Paris Fashion Week de la Haute Couture de cette année s’est déroulée du lundi 24 au jeudi 27 janvier. Le spectacle a été ouvert par la collection printemps-été de Schiaparelli. Alors que, cette année, nous avons vu des défilés des membres éminents de la Chambre Syndicale de la Haute Couture comme Chanel, Valentino, Dior ou de plus Schiaparelli, nous avons également distingué énormément de « membres invités » cette année, comme Georges Hobeika, etc.

Tandis que les autres grandes maisons, comme Chanel, ont présenté des habits beaucoup plus classiques et conformes à leur propre style, Daniel Roseberry s’est dépassé et a mis la barre très haut autant pour sa maison que pour les prochains défilés. Les différentes pièces de Schiaparelli ne faisaient plus penser à des vêtements de luxe, mais bien à de véritables œuvres d’art que l’on peut désormais porter sur soi.

Des inspirations en couleurs

Le directeur artistique, Daniel Roseberry, reste très fidèle aux idées de Mme Schiaparelli et il ne le cache pas. Il dit même qu’il sent que maintenir l’héritage, laissé il y a des dizaines d’années, est l’une de ses plus grandes responsabilités. Néanmoins, il n’a pas peur de s’inspirer, puis de transformer ces idées initiales pour en faire des œuvres révolutionnaires.

Cette année, Schiaparelli nous a offert une collection qui se focalisait sur 3 couleurs. Le blanc, le noir ainsi que l’or. De petits détails colorés apparaissaient tout au long du spectacle, mais les éléments principaux restaient dans ces 3 couleurs. L’association de ces 2 tons neutres avec l’or donne cette réelle impression de luxe et de royauté. Les vêtements restaient autant simples que classiques. Nous avons pu retrouver des matériaux et textiles doux et soyeux, également donnant cet effet luxueux. Cependant l’accent est posé sur la haute joaillerie ainsi que d’autres accessoires. Les bijoux sont absolument majestueux, prenant des dimensions énormes. On note par ailleurs les boucles d’oreilles « Saturn ». Leur diamètre faisait plus que la taille de l’oreille elle-même. La forme de celles-ci fait référence à l’astre appartenant au Système Solaire. Cela est justement une des signatures d’Elsa Schiaparelli, la fascination par le cosmos. En contradiction avec cet élément faisant référence aux coutumes de la maison, le modèle porte un sac à main pour le moins original et anticonformiste. Sa forme est inspirée d’une femme précise, spéciale aux yeux de Roseberry et reprend tout à fait les dimensions de sa tête. C’est donc comme si le modèle portait la tête en or d’une femme dans la paume de sa main.

Un héritage réinventé

On retrouve encore d’autres œuvres majestueuses cette année. Notamment la robe en or, confectionnée à partir de bijoux ainsi que d’autres ornements faits en relief de cuir moulé à la main. Le résultat est tout simplement époustouflant. Aucun textile n’a été utilisé et nous avons l’impression que la femme est vêtue d’un bijou en or énorme. Les formes font penser à celles du soleil, cela fait allusion à la grande couturière du XXe siècle.

Ensuite, nous avons également une robe en tulle noire avec des détails en or. Nous remarquons entre autres les seins dorés avec des côtes en dessous. Cet élément fait de nouveau référence à Elsa et à une de ses collections où elle avait présenté une robe squelette.

On peut également apercevoir d’autres détails renvoyant à Elsa Schiaparelli, comme le chapeau avec son extrémité supérieure dorée, clairement représentant un cerveau humain, les palmes brodées qui font allusion à la collection « Cirque » de l’époque, les escarpins avec des ongles en or ou encore la maroquinerie dorée avec des yeux, bouche et nez.

Tous ces éléments se réfèrent d’une manière assez évidente à l’héritage stylistique du siècle passé, pourtant le directeur artistique a réussi à les réinventer.

Schiaparelli face aux autres maisons

Schiaparelli a certes surpassé toutes ses créations précédentes en ouvrant cette semaine de mode à Paris, mais une multitude de défilés ont suivi celui-ci. Dior, Valentino, Stéphane Rolland et nombreux autres couturiers ont présenté leurs collections. Chacun possède bien évidemment son style et sa façon de créer qui lui est propre. Mais est-ce que cela veut dire qu’avoir des codes et traditions ne permet pas d’évoluer?

Dior a par exemple présenté des dizaines d’habits pour cette saison, mais à ce qu’il semble, aucune des ces pièces n’était innovante. Des créations présentant très clairement l’héritage de Monsieur Dior, mais n’apportant rien de plus. Pourtant la haute couture, c’est bien cela. Quelque chose d’exclusif, de cher, de majestueux, qui majoritairement n’est pas destiné à être porté, seulement à être regardé et admiré.

Les autres maisons ont décidément réalisé des projets merveilleux, néanmoins cette année aucune marque n’a réussi à détrôner Schiaparelli. Personne d’autre n’a su combiner héritage stylistique et innovation. Daniel Roseberry est parvenu à faire renaître la maison tant oubliée, ses idées ainsi que principes, en ajoutant des nouveautés avec une vision différente pour la marque de luxe qu’est Schiaparelli.

Kayetan Glinka (S6PLA) / EEB1 Uccle

Sources :

https://www.journaldesfemmes.fr/mode/magazine-mode/2777317-les-looks-du-defile-schiaparelli-haute-couture-printemps-ete-2022/ https://www.vogue.fr/mode/article/schiaparelli-haute-couture-printemps-ete-2022

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