Sensationnel !
Le mardi 21 mars 2018, les classes de S4FR sont allées voir au cinéma le film d’Eric Barbier « La promesse de l’aube », qui retrace la vie de Romain Gary. En voici un résumé.
Nina est une jeune femme russe juive, qui a fui la Révolution de son pays et élève seule son fils unique, Romain. Ils vivent à Wilno, en Pologne, mais leur vie est très dure. Nina fait preuve d’un courage et d’une imagination exceptionnels, mais elle peine à subvenir à leurs besoins. Ce qui lui donne du courage, c’est l’espoir qu’elle place dans son fils. Elle rêve pour Romain d’un avenir heureux, prestigieux, rempli de succès. Etant fascinée par la culture française, elle pousse Romain à devenir aussi instruit qu’un jeune garçon français issu d’un bon milieu. Nina s’imagine que Romain sera le futur ambassadeur de France, ou à défaut, un écrivain mondialement connu, comme Victor Hugo. Elle le pousse donc à écrire.
La santé de Romain est mauvaise. Attirés par le climat méditerranéen et l’espoir d’une vie plus douce, Romain et sa mère émigrent en France et s’installent à Nice. Après une intégration difficile en France, Nina crée et dirige une petite pension de famille, ce qui lui permet enfin de gagner convenablement sa vie. Ils accèdent alors à la vie bourgeoise rêvée par la mère.
Devenu jeune homme, Romain part étudier à Aix-en-Provence, ce qui l’éloigne pour la première fois de sa mère. Puis la guerre éclate. Il intègre l’armée de l’air et continue d’écrire, mais avec peu de succès. Sa mère vit avec l’espoir de voir un jour publié dans le journal l’un des romans de son fils. Romain termine pendant la guerre Education européenne, son premier ouvrage à succès. Lorsqu’il rentre à Nice pour en informer sa mère, il découvre qu’elle est décédée 3 ans auparavant. Il n’en avait rien su car sa mère, malade, lui avait écrit des centaines de lettres qu’elle avait confiées à une amie, afin qu’elle les lui poste régulièrement.
Une excellente adaptation au cinéma
Nous avons apprécié ce film et nous vous le conseillons pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, le jeu des acteurs est excellent. Le rôle de Romain est tenu par plusieurs acteurs, notamment par Pierre Niney pour Romain à l’âge adulte. C’est Charlotte Gainsbourg qui incarne Nina, sa mère. Nous avons trouvé qu’elle était formidable dans ce rôle, car elle arrive à jouer plusieurs personnages en un seul : il y a des moments du récit où elle est confrontée à la misère, au froid, à la peur, on voit une Nina affrontant les pires difficultés. Puis son personnage se transforme en une mère de famille digne et fière de sa réussite. Ces deux aspects sont opposés mais Charlotte Gainsbourg est très crédible dans son personnage.
Nous avons trouvé que la narration et les dialogues étaient bien menés. On comprend bien les étapes du film grâce aux différents points de vue : le point de vue externe (on assiste au déroulement des évènements), mais aussi le point de vue interne (le point de vue de Romain), qui nous fait comprendre ses sentiments envers sa mère.
Mais surtout, ce qui fait l’intérêt de ce film à notre sens, c’est le thème principal : l’amour d’une mère pour son enfant. Un amour synonyme de dévouement, voire même de sacrifices, par exemple lorsque Nina se déclare végétarienne et laisse son fils manger le bifteck du repas de midi… pour ne pas lui avouer à quel point elle manque d’argent. Autre moment poignant : quand elle consacre le moindre sou économisé à l’éducation de son fils, pour qu’il acquière les bonnes manières caractéristiques des gens bien nés. Durant la guerre, elle n’hésite pas à faire 500 kms pour voir son fils même si elle est malade, car elle s’inquiète pour lui. Tout cela fait de ce film un récit émouvant et tragique.
Légion d’honneur
En somme, « La promesse de l’aube » nous montre évidemment un modèle de mère trop présente dans la vie de son fils, qui veut tout diriger et ne lui laisse aucune liberté concernant son avenir. Cela engendre d’ailleurs certaines scènes cocasses, comme celle où Nina décrète que Romain sera célèbre, aura la légion d’Honneur et s’habillera chez les plus grands tailleurs de Londres… alors qu’ils vivent dans la misère en Pologne ! De nos jours, l’attitude de Nina serait certainement critiquée, ou même rejetée violemment par n’importe quel jeune. Romain lui-même est partagé entre l’amour et la reconnaissance qu’il porte à sa mère, et le sentiment d’étouffer parfois. Il faut donc aller voir ce film en ayant conscience qu’au début du XXème siècle, l’éducation des jeunes gens était complètement différente de la nôtre aujourd’hui.
Matthieu D. pour la classe S4FRc / EEB1 Uccle
Photos : allociné.fr