La Fast Fashion et ses conséquences désastreuses…

Bien que les magasins de Fast-Fashion soient présents à chaque coin de rues et prisés des clients pour l’esthétique et les coûts bas de leur article, le renouvellement effréné des collections de mode a des conséquences sociales et environnementales désastreuses.

La Fast Fashion, expression anglo-saxonne, désigne le renouvellement, le plus rapidement possible, des collections d’articles de la mode vestimentaire. Chaque mois, voire chaque semaine, ces marques proposent de nouveaux articles pour répondre aux tendances de la mode, perpétuellement changeante. Ce mode de consommation, surtout visible dans les pays développés, est en train de se frayer un chemin dans les pays en développement.

Les plus grandes usines de textile se trouvent presque exclusivement dans les pays d’Asie, afin de bénéficier de faibles coûts de main d’œuvre et de réduire les coûts de production. Les articles sont ensuite vendus à des prix cassés, ce qui incite à la consommation, ouvre ce marché à un plus grand nombre de clients potentiels et réduit, dans le même temps, les stocks grâce à un écoulement rapide. A travers des publicités ou les réseaux sociaux, les acteurs de la Fast Fashion incitent les acheteurs à renouveler leurs vêtements à chaque nouvelle collection pour s’aligner sur les nouvelles tendances.

Des marques extrêmement présentes dans nos villes européennes, telles que H&M, Topshop, Gap ou Zara, sont devenues de véritables empires, qu’elles ont bâtis sur ce modèle de Fast Fashion. Par exemple, Zara sort une nouvelle collection chaque semaine pour fidéliser sa clientèle, qui vient régulièrement dans ses boutiques à la recherche de nouveautés. La qualité des pièces est faible, mais du fait de leurs coûts bas et du besoin de renouveler fréquemment sa garde-robe, les clients ne s’en préoccupent pas. 

La Fast Fashion a fait son apparition au début des années 1990 avec l’arrivée d’enseignes comme Zara dans les épicentres de la mode, comme à New York ou Londres. C’est néanmoins à la fin des années 1990 et au début des années 2000 que la mode à bas coût atteint son apogée avec les marques que nous connaissons aujourd’hui et qui peuplent nos rues commerçantes et éclairent nos trottoirs de la lumière de leurs enseignes. Cette mode « jetable » certes économique, a des conséquences sociales et environnementales désastreuses.

Conditions de travail

Les enfants sont les premiers exploités de l’industrie textile, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, qui dénombre 111 millions d’enfants de moins 15 ans exerçant un travail dangereux à travers le monde pour concevoir des habits. Au Bangladesh, 15% des enfants issus des bidonvilles de la capitale de Dacca, âgés de 6 à 14 ans, exercent un travail à temps plein dans le milieu textile. Ils travaillent environ 64 heures par semaine pour la somme de 30 euros par mois. L’âge de 14 ans atteint, le pourcentage d’enfants travaillant dans le textile augmente fortement et passe à 50%.

Ce salaire, en dessous du seuil de pauvreté, est indécent, et s’ajoute à une précarité du travail sans aucune protection sociale, syndicale et sécuritaire de l’emploi et à une surexploitation liée au temps de travail, à des volumes horaires trop élevés, des jours de repos insuffisants et des heures supplémentaires forcées et non rémunérées.

Des conséquences environnementales lourdes pour la planète

Aujourd’hui, environ 130 milliards de vêtements sont achetés par an, soit 60% de plus qu’il y a quinze ans. Or, qui dit consommation dit déchets et gaspillages. La vie d’un vêtement pèse lourdement sur l’environnement. Dès sa production, un vêtement a un fort coût écologique, jusqu’à son achat et potentiellement le fait d’être jeté peu après, ou jusqu’à son incinération si l’article ne trouve pas preneur, bien que des réglementations existent pour interdire cette pratique.

Ainsi, la production d’un vêtement passe par plusieurs étapes. Tout d’abord nous avons besoin essentiellement de tissus : le polyester, matière synthétique la plus produite au monde, est issu du pétrole. Cette production est responsable de 31% de la pollution plastique des océans et de 500 000 tonnes de micro plastiques reversées dans les océans.

Les habits peuvent aussi être issus de matière végétale, le coton représente ¼ de la production mondiale de matière première issue de l’agriculture. Sa production a un impact environnemental considérable car il utilise de l’engrais, des pesticides et de l’eau en grande quantité. En outre, la laine, la fourrure, le cuir sont souvent issus de l’élevage intensif et les pratiques s’apparentent souvent à de la maltraitance animale.

L’étape suivante est la transformation des matières premières qui affectent aussi l’environnement. En effet nous utilisons des substances chimiques au cours des différentes étapes de production. L’industrie textile est d’ailleurs une des causes principales de pollution des eaux. Les eaux usées sont rarement traitées et finissent dans les océans.

Enfin, le transport intercontinental des vêtements produits à travers le monde est également une source de pollution et d’émissions de CO2. Un jean peut parcourir jusqu’à 65 000 km, du champ de coton à la vente, soit 1,5 fois le tour de la planète. Ainsi, les 1,2 milliards de tonnes de gaz à effet de serre générés par l’industrie textile sont principalement dus à la fabrication et au transport des produits. Ces émissions sont égales à celles du trafic aérien et maritime mondiaux réunis.

Des particules de vêtement dans l’océan

Néanmoins, la pollution de l’industrie textile ne s’arrête pas au cycle de la production et se poursuit jusqu’à l’entretien. La moitié de l’impact sur l’environnement de cette industrie est causée par l’entretien du vêtement. Pour avoir une idée, il y a 500 000 tonnes de microparticules de plastiques, ces particules non-biodégradables sont alors retrouvées chaque année dans les océans. C’est l’équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastiques.

Il y a également beaucoup trop de surconsommation. En Europe, 4 millions de tonnes de déchets vestimentaires sont jetés chaque année. En un an, un Européen achète 9kg de vêtements et en jette 3kg, alors que 70% des habits de notre garde-robe ne sont pas portés. Ainsi, dans le monde, l’équivalent d’une benne de vêtements est jeté chaque seconde. La Fast Fashion amplifie la pollution terrestre mais aussi l’esclavage moderne qui touchent les populations vulnérables, notamment les femmes et les enfants.

Ainsi, cette situation néfaste devient une crise économico-climatique. Les pays les plus pauvres veulent poursuivre la production de vêtements car cet argent est indispensable pour se nourrir. Les clients, principalement rassemblés dans les pays développés, continuent de faire leurs achats dans ces entreprises bien que de nombreuses campagnes soient menées pour sensibiliser aux désastres de la Fast Fashion. Il semble donc difficile de s’extraire de matière pérenne de ce cercle vicieux.

Trouver des solutions

Pour diminuer les dégâts envers la nature et les esclaves modernes, il existe des solutions.

Il faut changer les comportements en profondeur et retrouver un modèle « Slow Fashion » : une production à petite échelle, qui favorise la qualité plutôt que la quantité, qui encourage également les magasins solidaires de seconde main. Ces magasins ont plusieurs objectifs qui se rapprochent d’un modèle solidaire entre les personnes et d’une mode plus durable pour l’environnement. Ils promeuvent la seconde main et collectent des fonds pour soutenir les actions de l’association Oxfam France, par la revente des produits donnés en magasin.

Consommer durable évite le gaspillage et améliore la qualité au lieu de la quantité.

Chloé TABET / S4FRC / EEB1 Uccle

Une pensée sur “La Fast Fashion et ses conséquences désastreuses…

  • 2 mars 2022 à 20 h 09 min
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    Cet article est très intéressant, merci d’avoir aussi bien expliqué les faits et conséquences de la fast fashion.
    Je trouve que dans la société d’aujourd’hui nous consommons de plus en plus sans se rendre compte des dégâts que cela pourrait causer dont l’explique l’article.
    Il est dommage qu’une tel « exploitation » de la main d’œuvre soit toujours pas récompensée.

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