Munuccle : que faire contre les bombes climatiques ?
Le terme « Bombe climatique » est utilisé par la Cour Internationale de Justice Climatique (CIJC) pour désigner les activités qui aggravent le changement climatique, telles que les émissions massives de gaz à effet de serre par des entreprises ou des gouvernements. Les actions contre les bombes climatiques représentent une question complexe qui touche plusieurs domaines du droit international, de la politique et de l’activisme environnemental. Certaines ont permis d’avancer dans la lutte contre le changement climatique, en particulier l’Accord de Paris dans le cadre de la COP 21 en 2015, ou encore les procès intentés à des États pour inaction climatique, comme celui initié par « l’Affaire du siècle » et qui a permis de condamner la France en 2021, ou surtout la condamnation de la Suisse par la Cour européenne des droits de l’homme le 9 avril 2024 suite à la plainte déposée par l’association Aînées pour la protection du climat. De nombreuses campagnes de sensibilisation ont aussi été initiées.
L’Accord de Paris (2015)

L’Accord de Paris est adopté lors de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21). C’est un accord international visant à lutter contre le réchauffement climatique. L’objectif principal de cet accord est de limiter le réchauffement climatique global bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels (avant 1850). Pour atteindre son objectif, l’Accord de Paris cherche à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à renforcer les engagements nationaux, à favoriser l’adaptation au changement climatique, et pour finir à gérer les financements nécessaires, notamment en direction des pays du Sud. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les pays qui ont signé l’Accord de Paris doivent s’engager à réduire leurs émissions, en fonction de leurs capacités et de leurs responsabilités historiques. Chaque pays doit aussi soumettre des Contributions Nationales Déterminées (NDC) afin de permettre un renforcement des engagements nationaux. L’accord met aussi l’accent sur l’adaptation des pays face au changement climatique, notamment par le financement de projets et de stratégies adaptées. Et pour finir, les pays développés doivent aider financièrement les pays en développement dans leurs efforts pour atténuer les effets du changement climatique.
La justice internationale climatique
L’hypothèse de la justice internationale climatique désigne des mécanismes juridiques visant à tenir responsables les différents acteurs que ce soient des gouvernements, des entreprises ou d’autres entités, pour leurs actions qui nuisent à l’environnement et exacerbent les changements climatiques. Elle cherche à protéger les communautés vulnérables, qui sont le plus touchées par les effets du changement climatique mais qui ont une faible capacité à défendre leurs droits dans les contextes juridiques traditionnels. Elle est aussi utilisée pour demander des comptes à des entreprises ou à des gouvernements qui ont un impact environnemental disproportionné, en particulier ceux responsables de grandes émissions de gaz à effet de serre. Pour finir, le but principal de la justice internationale climatique est de mettre en lumière les injustices environnementales et de renforcer la pression sociale pour une action politique et judiciaire à plus grande échelle.
Les campagnes de sensibilisation

Des mouvements populaires et des campagnes de sensibilisation, souvent soutenus par des Organisations Non Gouvernementales (ONG), ont été efficaces pour mettre la pression sur les gouvernements et les entreprises. Par exemple “Greenpeace” ou Les “Amis de la Terre” se consacrent à la protection de l’environnement en organisant des manifestations ou des interventions, pour attirer l’attention sur les causes environnementales, et ces organisations ont joué un rôle déterminant dans la promotion de politiques environnementales plus fortes dans le monde entier. Des actions concrètes comme des boycotts ou des protestations massives peuvent amener les responsables à revoir leurs politiques climatiques.
En somme, la lutte contre les responsables des « bombes climatiques » repose sur un ensemble d’outils juridiques, diplomatiques et militants. Toutefois, pour qu’une « justice climatique » soit effectivement rendue, une action collective à l’échelle mondiale doit être entreprise, de manière à engager la responsabilité des États comme des grandes entreprises.
Dans le cadre du MUNUCCLE 2024 qui se projette à Bruxelles en 2030, donc dans un futur proche, les responsables sont jugés par un nouveau tribunal imaginé mais probable : la Cour Internationale de Justice climatique (CIJC).
Ambre Buhot / Lycée Notre Dame des Victoires / Grenoble