BRUXELLES 1VIE DES ECOLES

Les défis des conditions de travail des enseignants dans les écoles européennes

Avez-vous remarqué les affiches distribuées dans l’école ? Avez-vous pris le temps de lire leur contenu ? Vous êtes-vous demandé pourquoi certains de nos professeurs ont décidé de manifester à l’entrée de l’école ?

Le mardi 4 février, une assemblée s’est formée devant l’entrée de l’école Opstal sous le nom de « Club petit-déjeuner ». Ils ont décidé de mener des actions immédiates contre ce qu’ils considèrent comme des inégalités des conditions de travail dans les écoles européennes. Ces manifestations et grèves ont pour but de défendre le respect des valeurs européennes et des droits des enseignants locaux.

Un problème persistant dans les écoles européennes

Depuis plusieurs années, ces problèmes sont signalés au bureau central, mais restent ignorés ou non résolus. En effet, malgré de nombreuses tentatives d’amélioration des conditions de travail des professeurs locaux, aucune solution durable n’a été mise en place. Dans une lettre envoyée aux parents par l’APEEE de Bxl II pour soutenir ces enseignants, on rappelle que : « Pendant de nombreuses années, les écoles européennes ont fait appel à des enseignants recrutés localement (LRT), également appelés chargés de cours (CdC). Sans eux, les écoles européennes n’auraient pas pu dispenser une éducation de qualité et répondre aux attentes des parents et des élèves. »

Les enseignants détachés bénéficient de contrats plus longs et avantageux, leur offrant la possibilité d’enseigner pendant une période allant jusqu’à dix ans. À l’inverse, les enseignants locaux, qui représentent la principale force de travail dans nos écoles, sont souvent recrutés pour leur flexibilité, mais cette flexibilité conduit à une insécurité financière et à des contrats précaires. Certains d’entre eux travaillent même à temps plein, voire davantage que leurs collègues détachés, pour un salaire nettement inférieur. Pourtant, cette différence de traitement ne repose pas sur une différence de qualification.

Les revendications des enseignants pour de meilleures conditions de travail

Ces enseignants ne demandent pas des privilèges, mais simplement le respect de leurs droits et une amélioration de leurs conditions de travail. Bien que les écoles européennes prônent les valeurs de l’UE, elles ne garantissent pas certains droits inscrits dans la Charte européenne des droits fondamentaux, notamment la liberté syndicale et le droit à la négociation collective. Cela les rend vulnérables face aux licenciements ou aux remplacements, notamment avec l’arrivée de nouveaux enseignants détachés.

Les enseignants locaux ont peu de contrôle sur leurs horaires et leur salaire, qui peuvent varier au cours de l’année en fonction des besoins de l’école. Pourtant, comme tout travailleur, ils doivent assumer un loyer, des factures et des charges familiales. Cette incertitude constante est difficile à vivre pour beaucoup. De plus, en raison de la précarité de leurs contrats, il arrive que leur affectation soit suspendue en cours d’année, créant ainsi un retard dans l’avancement des cours, ce qui pénalise directement les élèves.

Des actions pour un changement concret

Suite au rapport du Comité CULT du Parlement européen, qui met en lumière les inégalités contractuelles et la précarité des conditions de travail des enseignants locaux, ces derniers ont prévu une série d’actions pour exiger des changements concrets. Leur objectif est de faire entendre leur voix auprès du bureau central des écoles européennes et d’obtenir une représentation syndicale légale et professionnelle pour garantir de meilleures conditions de travail.

Dans ce contexte, des mobilisations ont été programmées, notamment une demi-journée de grève le mercredi 19 mars et une journée entière le mardi 1er avril, afin de sensibiliser aux défis rencontrés par ces enseignants. Alors que le Parlement européen doit examiner cette question en avril, ces actions visent à ouvrir un dialogue avec l’Administration des écoles européennes. Le débat reste ouvert sur l’avenir des conditions de travail dans ces établissements, et il est crucial que ce dialogue prenne en compte les implications pour les enseignants ainsi que pour les élèves, dont le parcours éducatif peut être affecté par cette situation.

Elissa Strouzas Santi / S6FRE / EEB1 Uccle

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