Le Munuccle 2020 officiellement terminé
Après un long weekend de débats intéressants, le Munuccle s’est achevé officiellement dimanche 4 octobre avec l’Assemblée générale, où chaque comité a eu l’occasion de présenter sa ou ses résolution(s), et avec la cérémonie de clôture, où tous les présidents de comité ont choisi leur meilleur.e délégué.e.
Les résolutions titanesques de l’Assemblée générale
UNESCO
Le premier comité qui a présenté sa résolution est l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Les débats de ce comité se sont focalisés sur la question de la liberté d’expression et sur le pouvoir de la presse et des médias. Les réseaux sociaux et autres formes de plateforme électronique ont représenté ces dernières années des avancées démocratiques en permettant la diffusion de voix alternatives et l’organisation de mouvements de masse comme Black Lives Matter. Cependant, ils ont aussi entrainé beaucoup de problèmes, notamment la désinformation à cause de la propagation de fake news ou la cyberintimidation. Le but de leur commission a été donc de trouver un équilibre entre la désinformation et la censure. Les deux délégations qui ont pris la parole pour présenter la résolution de l’Unesco étaient le Maroc, qui était favorable à certaines régulations et donc une censure dans les réseaux sociaux pour qu’on ne les utilise plus comme un moyen de propager de la haine et crier des insultes. D’autre part, l’Allemagne était contre cette résolution car, étant un pays démocratique, elle considérait que la liberté d’expression était un droit inaliénable et que cette censure enlèverait ce droit et limiterait la liberté de chacun. Par la suite, le vote a permis à cette résolution de passer, avec 10 votes pour, 8 contre et 2 abstentions.
Conseil des Droits humains
Ensuite, le Conseil des Droits humains (CDH), dont la langue de travail était le néerlandais, a présenté sa résolution. Le thème était l’encadrement de la violence légitime. Le délégué des États–Unis a pris la parole en expliquant les raisons pour lesquelles les États-Unis avaient comme objectif de mettre d’accord manifestants et policiers lors des manifestations tout en faisant expliquer la loi et en préservant l’ordre si les manifestations dégénèrent en violence. Leur argument principal en faveur de cette résolution était l’utilisation des armes entre les manifestants et la police pour préserver la liberté d’expression mais aussi garantir l’ordre. La délégation de la France était contre cette résolution, surtout à cause de l’usage d’armes que les États-Unis estimaient nécessaire. Elle a soutenu que ce point allait totalement contre le but des Nations Unies car les armes sont utilisées avec l’intention de nuire aux individus ; même les forces de l’ordre devraient être obligées d’utiliser des armes non mortelles. Dans le cas du CDH, la résolution n’est pas passée parce qu’il y a eu 10 votes pour et 23 contre.
ECOSOC
Puis, le conseil économique et sociale (ECOSOC) a pris la parole et a présenté sa résolution qui essayait de lutter contre les inégalités économiques et sociales et encourageait la création de lois qui auraient régulé les entreprises. La délégation du Bangladesh a parlé en faveur de cette résolution : il fallait réduire les inégalités à toutes les échelles. Pour atteindre cet objectif, elle considérait nécessaire la protection des populations des pays émergents et en voie de développement contre leur exploitation par des entreprises étrangères, qui non seulement ne contribuaient pas à l’économie du pays ou au gouvernement de celui-ci en faisant de l’évasion fiscale, mais versaient aussi des salaires indécents à leurs employés. Un autre point qu’elle trouvait indispensable était l’amélioration de l’éducation des enfants afin d’obtenir la diminution, voir la disparition, du travail infantile. Finalement, leur dernière ambition était de prolonger les échéances de dettes pour que les pays endettés aient plus de temps pour croître économiquement et payer la somme due. Le délégué du Botswana a parlé en défaveur de ces objectifs car il trouvait que la plupart des points auraient des effets néfastes sur l’économie et créeraient encore plus d’inégalités dans le pays. Néanmoins, cette résolution a tout de même été approuvée avec 25 votes pour, 14 contre et 2 abstentions.
PNUD
Ensuite, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a présenté sa résolution qui soulève la question des sans-abris. Tout d’abord, la délégation de la Finlande a expliqué que ne pas avoir de domicile est une situation qui signifie ne pas avoir de droits respectés, ni pouvoir développer des relations sociales. C’est une des manifestations de la pauvreté. La Finlande veut continuer à renforcer les aides au logement afin de résoudre ce problème. Il est donc important que l’Etat assure un accès à un logement et un système de protection sociale pour les sans-abris. Puis, l’Argentine s’est exprimée contre cette résolution car elle pensait que la Finlande ne prenait pas en compte de manière large la problématique « qu’est-ce qu’une vie décente ? ». De plus, elle n’a affronté que des problèmes qui concernent les pays du Nord et elle a demandé aux pays en développement de financier une très grande partie des clauses proposées, alors qu’une grande partie de ces derniers avait des problèmes économiques. La résolution n’a finalement pas été approuvée avec 10 votes pour, 18 contre et 1 abstention.
OIT
Le comité suivant qui a proposé une résolution a été l’Organisation Internationale du Travail (OIT), ou International Labour Organisation (ILO) et dont la langue de travail était l’anglais. Leur ambition était une justice sociale et des droits humains universaux à travers des droits pour les travailleurs reconnus internationalement. Leur question était de savoir si la technologie aide ou empêche les travailleurs de connaitre de bonnes conditions de travail. La délégation de l’Argentine croyait que les programmes de formation de l’OIT aideraient à la mise en place de conditions de travail et à la diminution du fossé technologique entre différents pays et favorisait l’accès universel à Internet. Cette résolution devait aider les employés autant que les employeurs. Néanmoins, le délégué de la République Sud-africaine était en désaccord avec les closes proposées par l’Argentine, car il trouvait que leur résolution démontrait la négligence envers les LEDC et pouvait faire courir de nombreux risques à ces pays, comme la concurrence inéquitable entre des franchises plus développées et des industries localement moins développées. Finalement, la résolution a quand même été validée avec 21 votes pour, 6 contre et 1 abstention.
COP
Pour terminer, la Conférence des Parties pour le climat (COP) a présenté sa résolution, celle-ci étant une possible solution à leur problématique sur la mondialisation et de ses effets sur l’environnement. Cette résolution soulignait l’importance de la coopération entre les différents pays, le sens même des Nations Unies et de leur rôle dans la question de l’environnement, donc, de la survie de la race humaine. La Pologne était en faveur de cette résolution vu qu’elle aurait mis en œuvre des programmes pour la protection de l’environnement. Selon cette dernière, la mondialisation a eu un impact considérable sur l’environnement, ainsi 35% de émissions de gaz à effets de serre seraient liés au transport. Il serait indispensable de changer le système économique mondialisé et que cette transition soit faite de manière équitable entre les pays du Nord et du Sud. Une des solutions apportées par cette délégation était l’adoption d’une multimodalité des transports ainsi qu’une plus grande sensibilisation de la population sur la crise climatique et sur le mode de consommation. La déléguée du Qatar ne partageait pas ce point de vue. Elle considérait que la plupart des clauses proposées par la Pologne étaient disproportionnées et inatteignables. Elle pensait que la responsabilité écologique devait rester collective et en aucun cas ne devait être prise avec une approche sélective. Après tout cela, la résolution a finalement été validée avec 28 votes pour et 18 contre.
Cérémonie de clôture
La cérémonie se déroula avec quelques problèmes techniques mais surtout avec de la bonne humeur. Les présidents de chaque comité ont eu l’occasion de raconter de beaux moments qu’ils avaient passés ce weekend et ils ont eu l’opportunité de choisir le meilleur délégué de leur comité. Voici les heureux élus!
UNESCO : Le Maroc et l’Inde
OIT : L’Afrique du Sud
COP : Le Nigéria
PNUD : La Tanzanie et la Corée du Nord
CDH : La République Démocratique du Congo
CSH : Les Etats-Unis
ECOSOC : Le Royaume-Uni
CS: L’Afrique du Sud
Après l’Assemblée générale et la cérémonie de clôture, le weekend du Munuccle 20 2.0 s’est conclu avec plein de succès, de rires et de nouvelles expériences incroyables et surtout inoubliables.
Julia Ferrero / S7ES / EEB1 Uccle