Découvrir le conseil économique et social des Nations unies et du MUNUCCLE 

Contexte de création de l’ONU et du MUNUCCLE 

À la fin de la Première Guerre mondiale, 42 pays s’étaient réunis pour fonder la Société des nations afin de promouvoir « la coopération internationale et obtenir la paix et la sécurité ». Pourtant, l’organisation n’a pas réussi à éviter un conflit encore plus violent et neuf fois plus meurtrier. En 1945, Le monde entier est ravagé, affaibli et mutilé par la Seconde Guerre mondiale. 51 pays décident alors de fonder une organisation plus efficace que celle d’avant. Ils gardent les deux principes de la Société des nations en y ajoutant un troisième : la défense des droits de l’homme. Le 26 juin, les nations fondatrices signent une charte à San Francisco rédigée par la Chine, le Royaume-Uni, l’Union Soviétique et les États-Unis. Celle-ci scelle la naissance de « l’Organisation des Nations unies ». 

En 2018, 12 élèves et 3 enseignants de l’École européenne de Bruxelles à Uccle (EEB1) ont l’idée de créer le MUNUCCLE (modélisation des Nations unies à Uccle). Cette modélisation permet aux élèves qui le souhaitent de comprendre comment fonctionne l’ONU. Chaque année, des élèves volontaires du Lycée français de Bruxelles et de l’EEB1 participent à ce jeu de rôle. C’est une véritable « imitation » de l’ONU où l’on recrée les discussions entre comités et à l’assemblée générale autour de thèmes imaginés par la présidente du Munuccle et les présidents des différents comités. Cette expérience permet de comprendre le fonctionnement de L’ONU, et celui d’un débat au sein d’une instance internationale. D’une part, la modélisation permet d’acquérir des compétences orales. D’autre part, les élèves en apprennent plus sur des pays, lobbies… ainsi que sur certains thèmes. Le projet sensibilise tout en restant ludique et professionnel. Enfin, le MUN est un moyen de rendre hommage à cette Organisation et à ses principes. L’ONU symbolise un idéal de paix dans le monde et entre les cultures, valeurs et systèmes de pensée différents. 

Les objectifs du comité 

L’ONU est divisée en six organes principaux dont l’ECOSOC, soit le « Conseil économique et social ». Ce comité est chargé des questions relevant des domaines économique, social, culturel et de la santé ainsi que des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Il vise à créer un monde durable via la coopération internationale. Pour y arriver, les délégués se concentrent sur l’ensemble des thématiques économiques et sociales, comme l’indique le nom ECOSOC. Pourtant, avec la crise climatique ces dernières années, le pilier environnemental a pris plus d’importance. Bien sûr dans chacune des trois catégories, il y a des « sous-catégories ». Par exemple, le conseil a pour objectif d’améliorer les niveaux de vie des différents habitants du monde ainsi que d’offrir à la nouvelle génération une éducation meilleure et plus accessible. L’ECOSOC n’essaie pas que de trouver des solutions aux problèmes actuels mais elle cherche aussi à surveiller les différents pays et organisations. Il veille à ce que les droits de l’homme soient respectés dans le monde. Mais aussi que les valeurs fondamentales soient appliquées, par exemple l’égalité entre tous les individus en toutes circonstances et sans discrimination.  

Chaque année, une nouvelle thématique est abordée. Cette dernière a toujours vocation à résoudre un problème actuel majeur en lien avec les trois branches du domaine d’action du comité.  

Le MUNUCCLE, en tant que modélisation des Nations unies, reprend donc ce schéma-là. Cette année, les organisateurs ont imaginé que nous étions dans une dystopie en 2030. Un contexte tout autre s’impose donc. Le protectionnisme est aujourd’hui une tendance observable partout dans le monde. Les pays se referment sur eux-mêmes, dans le domaine du commerce international comme en ce qui concerne les flux migratoires. Par exemple, d’immenses murs sont bâtis pour empêcher les migrants d’entrer, afin de se « protéger ». Conséquences ? Les échanges sont de moins en moins nombreux. Le libre-échange est perçu différemment, comme un moyen de favoriser les puissants et ainsi de creuser les inégalités. De plus, l’usine du monde, qui n’est autre que la Chine, est en crise.  

Mais ce repli sur soi ne serait-il qu’un phénomène négatif ? Finalement, le processus de démondialisation, les circuits cours et l’intégration régionale en Afrique ne seraient-ils pas favorables à la préservation de la planète et à un modèle économique moins prédateur et inéquitable ?  

Le rôle de l’ECOSOC au sein de l’organisation 

Le rôle du Conseil économique et social est d’identifier les nouveaux problèmes, d’encourager l’innovation et enfin d’assurer l’intégration équilibrée de ses trois domaines d’actions : économique, social et environnemental. C’est pourquoi il n’est pas composé uniquement de représentants des États. En effet, des décideurs, parlementaires, chercheurs, fondations, entreprises et Organisations non gouvernementales (on en compte environ 3200) prennent places aux conférences et réunions organisées. Au MUNUCCLE par exemple, MAGA, Caritas et le Haut-Commissariat aux réfugiés sont invités. L’ECOSOC est une véritable passerelle et plateforme d’échanges pour l’ONU. Elle facilite et favorise le partenariat et les collaborations avec le reste du monde, cela permet de concrétiser et de mettre en œuvre les différentes mesures prises pour le développement puisqu’ils sont les premiers acteurs dans le monde. 

De plus, l’ECOSOC est, par son domaine d’action, un lieu central de l’ONU. Il joue un véritable rôle de coordination au sein de l’organisation en étant un lien entre les différentes entités. Il assure le suivi des réunions et grandes conférences organisées. Il facilite également la tenue de consultations intergouvernementales et aident au financement des institutions spécialisées comme l’UNESCO. Ensuite, le Conseil économique et social favorise aussi différents fonds et programmes pour le développement, en particulier à l’échelle régionale. 

En somme, ECOSOC veille à ce que les engagements pris soient réels et aient un impact sur les sociétés partout dans le monde afin d’apporter des changements conséquents et efficaces. 

L’organisation au sein du comité 

Depuis la création de l’ONU jusqu’en 1973, le nombre de délégués n’a cessé d’augmenter pour enfin se fixer à 54 venant des 5 zones géographiques du monde. Ceux-ci sont élus pour un mandat de trois ans par l’assemblée générale des Nations unies. Chaque année a lieu une session générale, qui se déroule environ d’avril à juillet, ainsi que des réunions de coordinations et des forums de partenariat de plus courte durée. Des sessions de fonds sont organisées durant la grande session générale. Elles prennent la forme de discussions approfondies autour de sujets précis, c’est une sorte d’examen des rapports annuels, des résolutions et des recommandations. Cela permet d’avoir une évaluation détaillée sur les résultats obtenus des différentes actions et collaborations menées durant l’année. Celle-ci sert de base pour les actions et décisions futures du conseil. Malheureusement, nous ne retrouvons pas de sessions de fond au MUNUCCLE car chaque année il y a un contexte nouveau, il n’y a donc pas de continuité entre les années, et donc pas de bilan évaluant les résultats des dernières décisions (cela reste une simulation).  

Ensuite, le débat de haut niveau est le point culminant de ces sessions générales. Ce sont les représentants de haut niveau qui participent au débat, soit les gouvernements, la société civile, le secteur privé et le milieu universitaire. Ils discutent des problématiques majeures concernant le développement durable. C’est à ce moment-là que des idées émergent, que des expériences sont partagées et que des solutions sont proposées. De plus, c’est là que se construisent des consensus, c’est-à-dire des accords entre tous les participants pour des actions futures. Si aucun consensus n’est trouvé, les propositions seront bien évidemment soumises au vote. Enfin, le débat de haut niveau permet de renforcer les engagements envers les objectifs de développement durable. Les consensus ou propositions retenues ne sont pas automatiquement soumis à un vote de l’assemblée générale. C’est souvent le cas si les solutions trouvées impliquent une ratification ou adoption plus large.  

En parallèle, nous retrouvons également un débat de haut niveau au MUNUCCLE lors des premiers jours d’échanges entre les différentes écoles. Contrairement à l’ECOSOC de l’ONU, celui de la modélisation soumet automatiquement ses propositions retenues au vote de l’assemblée générale, il en est de même pour tous les autres comités. De plus, le MUNUCCLE organise une session à plus petite échelle avec une autre thématique que la finale pour chaque comité afin de préparer les élèves au projet final. Ce temps permet aux délégués de s’imprégner de leur rôle, de comprendre le déroulement des séances et le protocole à respecter durant celles-ci. 

Conclusion 

En conclusion, l’ONU a une très grande importance dans la création du monde de demain. C’est la seule institution multilatérale qui permet l’échange entre les différents pays du monde. Cet échange est vital pour résoudre les problèmes mondiaux majeurs car il faut que tout le monde participe et adopte la même politique pour les résoudre. Enfin, le MUNUCCLE permet aux élèves de saisir l’importance de cette organisation en les mettant « à la place » des membres de l’ONU, c’est une expérience ludique qui apporte plus que des compétences aux élèves, leur apprend des valeurs essentielles : l’ouverture d’esprit et le travail collectif pour arriver à de meilleurs résultats.  

Rosalie Ilunga Kalenga / 1ère 8 / Lycée français Jean Monnet Bruxelles 

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